Paroles I am Ellie I want to be A very big girl I am a rose I follow my nose In the big big world Where you tell me not to go I go anyway I do what I want to do And I don't care what you say You are Ellie You want to be A very big girl You are a rose You follow your nose In the big big world Where I tell you not to go You go anyway You do what you want to do And you don't care what we say
Nous sommes en 2019. Ta plus jeune fille, Ellie-Rose, a déjà 5 ans. Elle te voit parfois faire de la musique et adore taper sur la batterie électronique ou brailler dans le micro, mais marque moins d’intérêt pour ses propres instruments d’enfant : un cithare africain offert par tes parents, un tambourin, un antique toy-piano Michelsonne que tu as déniché d’occasion et qui te rappelait celui que tu avais toi-même enfant, bien avant que Yann Thiersen en fasse son fétiche… Effet madeleine de Proust garanti lorsque s’ouvre le petit clavier avec son vacarme si caractéristique de tiges métalliques. Mais la gamine n’en a jamais eu grand chose à faire. Elle préfère décidément hurler dans le micro, c’est plus rigolo.
“Et si on te faisait enregistrer un vrai morceau fait exprès pour toi ?” lui proposes-tu. Elle acquiesce avec enthousiasme. Te revient alors en mémoire une ligne de piano toute simple qui te court par les doigts depuis des années mais dont tu n’as jamais rien fait. Son petit côté ragtime se prêterait en effet plus à la bande son d’un film muet qu’aux morceaux que tu enregistres en groupe ou en solo. Mais le côté léger, voire sautillant, te semble adapté à la gamine. Autant le jouer sur le vieux toy-piano Michelsonne, du coup, pour accentuer le côté enfantin. En voyant jouer la petite, les paroles te viennent naturellement dans la langue de Shakespeare avec laquelle elle est familière par sa mère. Et c’est parti pour l’enregistrement d’Ellie’s song… du moins tant qu’elle le veut bien. Parce qu’il n’y aura pas plusieurs prises. Mademoiselle a en effet décidé que cela suffisait et le dit clairement. Ce n’est pas négociable. Tout au plus consentira-t-elle à souffler dans le kazoo, ça quand-même, c’est assez marrant, d’accord, mais pas plus. Te voilà donc avec un couplet et un refrain enregistrés. Un peu court, tout de même. Heureusement, la mère de l’enfant acceptera de chanter un deuxième couplet. Il ne restera plus alors qu’à compléter l’arrangement avec quelques parties instrumentales et à filmer quelques scènes de promenade avec l’asticot au cas où tu te déciderais à diffuser le morceau sous forme vidéo. Se promener au soleil en soufflant dans un kazoo, ça, ça va, on peut le refaire. Et le refaire encore. Et même aller jusqu’au manège. Et à la pêche aux canards. Et manger une glace. Et…
Comme le résultat dénote un peu par rapport à tes productions habituelles, c’est l’occasion d’imaginer un nouveau groupe : Family G, ce qui te permettra de réquisitionner aussi ton autre fille pour d’autres aventures. Family business, quoi, même s’il n’y a là absolument aucun business.