Situation n°22 : « Barcelone »

Bombardement de Barcelone (1938)
Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA
Extrait de l’album “Not Dead” (2011-2070)
Paroles & musique : Siegfried G
Musicien :
Siegfried G : voix
, claviers, guitares, programmation
Illustration : Domaine public
Paroles :

Barcelone
Tu fus la dernière à tomber
Barcelone
Le dernier rempart des damnés
En criant « vive la mort ! »
Les milichiens ont tué
Le grand rêve et de l’âge d’or
Il n’est plus rien resté

Barcelone
Tu étais la fierté des gueux
Barcelone
Dernier espoir des hommes sans dieu
Dans les caves de Barcelone
Les combattants terrés
Attendent que le glas sonne
Tous seront fusillés

Barcelone
Mais que reste-t-il de tous ceux
Barcelone
Qui sont morts pour vivre mieux
En 1939
Dans toutes les rues
On enterre un monde neuf
Tant pis pour les vaincus

Ils sont passés à Barcelone
Les assassins
Que leur dieu pardonne
Si tu vas à Barcelone
Tu n’verras rien
Les hommes s’endorment
Les hommes s’endorment
Les hommes s’endorment

No pasaran !

Nous sommes en 2003. Tu ne joues plus dans aucun groupe, ou plutôt tu joues de la tétine et du biberon dans un nouveau groupe qui ne te laisse guère le temps de faire autre chose de tes jours et de tes nuits, à côté du boulot de prof auquel tu as fini par t’habituer (c’est tout de même mieux que d’aller à l’usine). Mais tu as accumulé durant la décennie précédente une foule d’idées de morceaux, dont tu as gardé des enregistrements sur des cassettes de magnétophone, des disquettes de séquenceur JW-50, des cassettes d’enregistreur 4 pistes TASCAM, des sessions de logiciels (SoundEdit, le tout premier séquenceur sur PowerMac que tu as utilisé à partir de 1997, Deck II, Cubase, ProTools, Rebirth, Reason…).

Avant de découvrir les joies de la paternité, tu avais accouché à la fin des années 90 de deux albums solo auto-produits sous le nom de Siegfried G et un mini-album sous le nom de Psychonada. En ce début de XXIe siècle, tu as déjà quelques morceaux aboutis que tu songes à réunir sur un album que tu intitulerais « Particules » pour peu qu’un jour tu puisses dégager un peu de temps pour le finaliser. En attendant, tu remets ponctuellement la main à la pâte sur des morceaux en chantier depuis plusieurs années, mais il y en a un qui te pose problème : « Barcelone ». C’est une chanson que tu as composée au début des années 90, lors de tes premiers essais à la guitare, même si pour le jouer en concert avec les Gniards, il te fallait passer au piano, le groupe ayant déjà deux guitaristes. Eric n’aimait pas le côté lugubre du morceau (réminiscence peut-être des mélancoliques « Barcelone » de Boris Vian et « Spanish Bombs » de The Clash passés à la moulinette Velvet Underground), ce qui t’avait conduit à le chanter toi-même (dans une tessiture trop grave pour ta voix dont tu n’avais pas encore admis qu’elle n’avait pas le même timbre que Nick Cave). Mais il aimait bien se lâcher à la guitare sur le crescendo final, et cela t’avait évité de batailler pour que le groupe joue le morceau, ce que tu n’aurais de toutes façons pas fait, tant l’idée de devoir dire à des gens de faire ce qu’ils n’avaient pas envie de faire te répugnait, même si tu étais convaincu de tenir une idée valable.

Après le départ d’Eric du groupe, néanmoins, le morceau avait été abandonné. Tu avais tout de même essayé d’en graver une version en solo vers 1997, avec une guitare Yamaha électro-acoustique et surtout la Telecaster que tu avais acquise pour jouer dans le groupe Crème Brûlée (en te lâchant toi-même sur le son du solo final, tu avais compris ce qui avait fait kiffer Eric malgré son peu d’intérêt initial). Tu avais ajouté ensuite sur séquenceur Roland JW-50 un arrangement d’orgue, piano, basse, batterie et timbales, remixé par la suite sur ordinateur. Tu aurais bien aimé le jouer avec des vraies timbales d’orchestre, mais bizarrement, tout le monde à la maison n’aurait pas été d’accord. Tu t’étais donc contenté des sons plutôt bien imités du Roland.

Pourtant, tu n’avais intégré « Barcelone » dans aucun des deux albums solo que tu avais réalisés en 1998 puis 1999. Le thème de la guerre d’Espagne ne s’accordait pas avec le premier, et, dépassant 8 minutes, le morceau était un peu long pour le second, et puis il restait quelques retouches à faire pour parfaire le mix (tu avais plusieurs fois ajouté, puis enlevé des enregistrements de Mussolini et Franco, remplacés finalement par des bruits de rue de mai 68 sur solo d’orgue en intro). A présent, tu es plutôt satisfait du résultat musical et tu songes à intégrer le morceau dans ton prochain album solo mais quelque chose te chiffonne : il s’agit du texte. Ce n’est pas que tu désavoues le côté lugubre ni la fascination pour la guerre d’Espagne qui t’habitait lors de la composition, mais la première phrase, « Barcelone, tu fus la dernière à tomber », t’irrite depuis que tu t’es rendu compte que non, Barcelone n’avait pas été la dernière à tomber. En effet, même si c’est bien à Barcelone que s’était replié le gouvernement républicain face à Franco, avant la dernière retirada vers la France, Madrid encerclée avait résisté encore deux mois de plus.

Tu n’as toujours pas digéré, un an après la sortie du tube d’Indochine « J’ai demandé à la lune », que Nicola Sirkis chante « on était tellement sûûreuh » pour rimer avec « aventuureuh », alors que « sûr » s’accorde avec « on » et n’a donc pas de « e » final. Alors ce n’est pas pour balancer des paroles contenant cette fois une erreur historique ! Il faut croire que l’Education nationale a déteint sur toi.

Continuer la lecture de « Situation n°22 : « Barcelone » »

Situation n°21 : « Impro avec Aymeric des Silmarils »

Concert des Black Noddles à Cergy
Répèt au Luna Rossa des Black Noddles
Musique : Eric C, Stéphane « guitar hero » L, Siegfried G, Stéphane P, Yvan, Aymeric M
Musiciens :
Eric C : guitare
Stéphane « guitar hero » L : guitare
Siegfried G : piano
Stéphane P : harmonica
Yvan : basse
Aymeric M : batterie

Nous sommes en 1994. Tu es objecteur de conscience. Le service militaire étant toujours obligatoire, tu as été convoqué l’année précédente à la caserne de Blois pour « les 3 jours » qui durent en fait une journée… sauf que toi, pas de bol, on t’avait convoqué l’après-midi, ce qui t’avait contraint à passer une nuit dans la caserne. Anarchiste tendance communiste libertaire, tu es évidemment viscéralement antimilitariste, et préfères les réunions de rédaction de la revue Noir et Rouge, chez Jean-Pierre Duteuil (fondateur du Mouvement du 22 mars en 1968, puis des éditions Acratie) ou donner un coup de main au groupe antifasciste REFLEXes (Réseau d’étude, de formation et de lutte contre l’extrême droite et la xénophobie) plutôt que d’aller ramper dans la boue sous les ordres d’une brute avinée. C’est donc avec la ferme intention d’essayer de te faire réformer « P4 » (pour « motifs psychologiques incompatibles avec le service militaire ») que tu t’étais rendu à la caserne. Après différents tests et un repas du soir à une heure où tu eusses préféré un goûter, tu t’étais retrouvé enfermé avec d’autres bougres dans un grand dortoir pour être réveillé à l’aube le lendemain, à une heure où tu eusses préféré rentrer de soirée. Dans l’intervalle, tu avais eu droit à un festival d’odeurs, de ronflements et de pets. Une vraie ambiance de chambrée, quoi. Puisque la porte du dortoir était fermée à clés, ceux qui avaient eu envie de pisser pendant la nuit n’avaient eu d’autre solution que d’ouvrir une fenêtre et de se soulager au-dessus du vide.

Dans le questionnaire qu’on t’avait donné à remplir le lendemain, tu avais coché toutes les cases mentionnant des problèmes psychologiques, des prises de drogues, des troubles… Mais une fois convoqué devant le psy, tu avais été pris d’une immense lassitude : non, tu n’allais pas faire l’honneur à ces cons-là de simuler la folie, de te rouler par terre et de faire toutes les conneries dont tu avais entendu des réformés P4 se vanter. Quand le psy avait commencé à te questionner, tu lui avais juste dit que tout allait très bien pour toi mais que tu refusais absolument de faire le service militaire. Après t’avoir rétorqué que tu n’avais qu’à écrire une lettre pour demander à être objecteur de conscience, il t’avait déclaré apte.

Heureusement, un copain de REFLEXes t’avait tuyauté sur le CICP (Centre International de Culture Populaire, fondé par d’anciens maos) qui se trouvait rue de Nanteuil à Paris, et qui employait des objecteurs. Avec lui, mais aussi Stéphane P, ton complice du groupe Les Gniards et Eric des Black Noddles (groupes où tu jouais du clavier et de l’harmonica), vous vous étiez retrouvés « objos » chacun dans une asso différente. Toi, tu avais atterri à Dif’ Pop, qui diffusait des livres gauchistes dans les librairies parisiennes (voir Situation n°12).

Etre « objo », c’est d’abord être puni de n’avoir pas voulu faire le service militaire, en conséquence de quoi ton service pas militaire dure 20 mois au lieu de 10. Mais l’avantage de bosser pour une asso dirigée par une ancienne mao, c’est qu’elle ne te fait accomplir qu’un mi-temps, ce qui te laisse le loisir de faire de la musique, et même de lui emprunter en loucedé la 4L marron avec laquelle tu fais tes livraisons pour Dif’ Pop. Cela te permet d’aller plus facilement répéter avec ton clavier Roland JW-50, sur lequel tu préfères jouer plutôt que sur des pianos ou synthés de location au studio Luna Rossa où vous avez vos habitudes (depuis que vous avez cessé d’aller répéter dans une grange à Brétigny, au fin fond de l’Essonne). Il faut dire que trimballer un clavier dans un bus bondé aux heures de pointe, c’est pénible, surtout quand des gens serrés comme des harengs commencent à jeter des regards noirs vers cette grosse boîte que tu portes et qui prend toute la place.

Continuer la lecture de « Situation n°21 : « Impro avec Aymeric des Silmarils » »

Situation n°20 : « Jour après jour »

Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA
Extrait de l’album “Not Dead” (2011-2070)
Paroles & musique : Siegfried G
Musicien :
Siegfried G : voix
, banjoline, basse, guitares, percussions, programmation
Illustration : Serge Victor G
Paroles :

Jour après jour
On fait tout pour
Oublier
Qu'on vieillit
Oublier
Qu'on vieillit

Nuit après nuit
La nuit raccourcit
Et s'allonge
L'ennui
Et s'allonge
L'ennui

Nous sommes en 2024. Comme deux ans plus tôt (voir Situation n°6), l’ordinateur que tu utilises pour enregistrer, arranger et mixer ta musique est en rade. Un sosie de Richard Stallman avait pourtant remplacé (après avoir essayé en vain de le réparer) ton défunt Power Mac G5 de 2005 par un superbe Mac Pro bien plus moderne, puisque datant de… 2009, excusez du peu. Mais voilà, après deux ans de bons et loyaux services, l’antiquité de luxe clignote au démarrage, et puis… plus rien. Comme il n’est pas dans tes moyens d’acquérir une bécane neuve (sans compter les logiciels et carte son), il va te falloir retourner vers le bidouilleur barbu, ce qui risque de prendre un certain temps…

Heureusement, avant le plantage, tu venais juste de terminer le mixage de « Jour après jour ». La ligne de basse vient d’une impro en répèt avec Crème Brûlée en décembre 20O7, période où le groupe venait juste de se reconstituer avec Alessandro V et Stéphane P, et où tu prenais parfois la basse en attendant d’avoir à nouveau un vrai bassiste dans le groupe. Cette ligne t’avait aussi servi sur scène en 2008, à La Condition Publique de Roubaix, à improviser un interlude avec le batteur de w[n]e, pendant que Loran, le guitariste (voir Situation N°10), changeait une corde de sa guitare cassée au beau milieu du concert.

Continuer la lecture de « Situation n°20 : « Jour après jour » »

Situation n°19 : « La poisse »

Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA
Répèt des Vaches Folles au Luna Rossa en 1996
Paroles & musique : Siegfried G
Musiciens :
Siegfried G : voix
, guitare
Benoît D : basse

Stéphane P : batterie
Illustration : Serge Victor G
Paroles :

Il fut un temps où l’échec me poursuivait, tenace.
C’était l’époque où j’avais la poisse.
Subjectif et imparfait, où que j’allasse,
Mon point de vue se heurtait à l’angoisse,

Cette angoisse suscitée par l’adversité,
Par l’hostilité imbécile de la réalité,
Par le funeste sort manifestement contraire,
Qui s’acharnait sur moi, qui s’acharnait sur moi, pauvre hère.

J’avais la poisse.
J’avais la poisse.
J’avais la poisse
(et je l’ai encore).

Tous les dieux de la terre, des enfers et du ciel
Rivalisaient de zèle pour se montrer cruels,
Me freiner dans mon élan, me couper les ailes,
Me tromper, m’isoler, et toujours me contrecarrer,
Me rouler, m’empêcher à jamais de me libérer
De la poisse,
De la poisse.

J’avais la poisse.
J’avais la poisse…
(et je l’ai encore)

Nous sommes en 1996. Embarqué parce qu’il fallait bien gagner ta croûte dans une carrière de prof, tu persistes à vouloir faire de la musique en groupe, mais rien ne se passe jamais simplement et le sort semble s’acharner. Après deux demos enregistrées en studio avec Crème Brûlée et Les Vaches Folles, il ne reste plus qu’à écumer les bars et les salles de concert pour essayer de se produire sur scène. Mais voilà : Pierre, le bassiste de Crème Brûlée, décide de partir vivre en province, et le batteur, Erwann, en profite pour vous planter là, lui aussi, non sans débaucher Stéphane comme guitariste pour un autre groupe dans lequel il joue : Dorange. C’est un groupe qui semble bien plus pro que vous, et tu te retrouves un soir au Glazart’, salle où vous auriez rêvé de jouer, devant un groupe constitué de ton ex-batteur, avec ton pote Stéphane sur scène à la guitare et toi comme un con dans le public. Steph n’a pas parlé d’arrêter Crème Brûlée ou Les Vaches Folles, mais tu te dis que si Dorange se met à carburer, il n’aura plus guère de temps, à consacrer à vos groupes de losers.

La poisse, quoi.

Continuer la lecture de « Situation n°19 : « La poisse » »

Back to Daptone

Connaissez-vous le label Daptone ? Sis à Brooklyn où les fondateurs, les musiciens Gabriel Roth et Neal Sugarman, avaient installé un studio d’enregistrement analogique dans un petit immeuble familial, il s’est spécialisé depuis 2001 dans la musique soul, avec des artistes comme les regretté·e·s Sharon Jones ou Charles Bradley, reprenant fièrement le flambeau des Stax et Motown des années 60-70, avec un son chaud et groovy garanti sans effets numériques ni ordinateurs, lorgnant aussi vers le funk ou l’afro-beat. Amy Winehouse avait d’ailleurs enregistré son fameux album Back to black avec les Dap-Kings, le groupe résident du label. 

Eh bien, la machine soul tourne toujours à plein régime en 2024, y compris avec des boutures de Daptone Records, comme les labels Penrose, Wick, Ever-soul, Dunham, comme en témoignent ces deux sorties récentes, « Illusions » de Jalen Ngonda, extrait de l’album « Come around and love me », délicieusement seventies), et le superbe « Over and over » de The Altons, enregistré live dans les studios de Penrose Records :

Waiting (toujours) for the man

J’ai une vieille obsession pour ce titre du Velvet Underground, « Waiting for the man », paru en 1967, dont les toutes premières versions audibles remontent même à 1965. J’ai l’ai moi-même repris avec les Black Noddles, les Vaches Folles, ou en solo, comme je l’ai raconté sans « Situation n°11« , « Situation n°12 » et « Situation n°13« .

Le texte de Lou Reed (mort en 2013) raconte l’histoire d’un junkie qui attend désespérément son dealer d’héroïne… jusqu’à la délivrance du fix « until tomorrow but that’s just some other time« . Si fort heureusement tout le monde ne se shoote pas à l’héro, ce morceau a quelque chose d’universel par la force de l’image sisyphienne qu’il suscite et du manque qu’il nous fait brièvement partager. La musique y contribue aussi par sa simplicité : deux accords se succèdent de façon lancinante, avec un troisième juste une fois sur les refrains, ce qui laisse la possibilité de quantité de variations dans l’interprétation. Lou Reed a lui-même continué à jouer « Waiting for the man » avec des arrangements différents, mais les autres membres du Velvet, John Cale, Nico, ou même Moe Tucker ou Doug Yule l’ont repris aussi. Parmi d’autres versions notables, dénichables sur des bootlegs live, on citera aussi celles d’Iggy Pop ou David Bowie, ce dernier l’ayant même chantée pour son cinquantième anniversaire avec nul autre que ce brave Loulou (Reed). On jettera cependant un voile pudique sur la version de Vanessa Paradis.

Mais voici qu’il y a quelques jours sortait une nouvelle reprise de « Waiting… » par un certain Keith Richards, oui, l’homme-riff des Rolling Stones lui-même, 80 piges bien sonnées. Quand un gars ayant survécu miraculeusement à toutes les drogues rend hommage à un gars qui racontait en musique sa quête éperdue d’un dealer, on n’a plus qu’à écouter. Ça ne révolutionne rien, mais ça ne fait pas de mal par où ça passe, et c’est moins cher et moins toxique que la dope, après tout. 

Situation n°18 : « Now and then »

Paroles & musique : John Lennon / Paul McCartney
Musicien :

Siegfried G : voix, piano

Nous sommes en 2024. A l’approche de la fin de l’année 2023, tu t’étais promis de publier un billet de critique musicale pour faire le bilan des nouveautés de l’année. Tu avais dans l’idée d’évoquer avec un relatif dédain l’album Songs of surrender de U2, oubliable remake des titres phare du groupe en version épurée et en moins bien (même constat pour Before and after de Neil Young ou Dark side of the moon redux de Roger Waters ou pour l’affreux The Versions de Neneh Cherry), le déplorable C’est la vie de Madness, le sympathique mais sans plus Relentless des Pretenders, le très inutile For that beautiful feeling des Chemical Brothers (réutiliser exactement les mêmes sons qu’il y a 30 ans pour pondre des tracks moins percutants, était-ce vraiment nécessaire ?), le pas désagréable mais pompeux But here we are des Foo Fighters, le surprenant mais lassant sur la durée Los Angeles de Lol Tolhurst, Budgie et Jacknife Lee (respectivement ancien batteur puis claviériste de The Cure, ancien batteur de Siouxsie & the Banshees et des Creatures, et ancien producteur de REM, U2, etc.), le bien nommé End Of World de Public Image Limited (de l’ancien chanteur des Sex Pistols devenu trumpiste et candidat à l’Eurovision : oui, c’est parfois moche de vieillir), l’ennuyeux Seven Psalms de Paul Simon, les fonds de tiroir sans grand intérêt du pourtant très talentueux Andy Bell dans l’album Strange loops & outer psych (qui ne suffira pas à te faire patienter jusqu’à la sortie du prochain album de Ride), le rigolo mais un poil rugueux à l’oreille All the Kids Are Super Bummed Out de Luke Haines (tête pensante de The Auteurs et Black Box Recorder) & Peter Buck (guitariste de REM) dont on aurait pu attendre mieux (ce dernier joue d’ailleurs également sur le plaisant Grand Salami Time ! de The Baseball Project), le peu réjouissant In between sad de The Warlocks, le déjà vu Boom boom de Pascal Comelade & The Limiñanas (Lionel Limiñana étant plus convainquant sur Thatcher’s not dead, puissant hommage à la classe ouvrière britannique réalisé avec David Menke, Oliver Howlett et les autres Limiñanas), le Can We Do Tomorrow Another Day ? (dont tu regrettes de dire qu’il apporte une réponse plutôt négative à la question posée) de Galen & Paul (Paul n’étant autre que Paul Simonon, l’ancien bassiste de The Clash), le très décevant Council skies de Noel Gallagher’s High Flying Birds (l’autre frangin terrible d’Oasis, Liam Gallagher, semble s’en tirer beaucoup mieux avec ce que tu as déjà pu entendre de l’album à venir qu’il a réalisé avec John Squire, le guitariste des Stone Roses, dont on peut d’ailleurs déjà reconnaître les riffs sur la version de Champagne Supernova présente sur l’album live que le même Liam Gallagher a sorti aussi en 2023), l’inaudible Mercy de John Cale, le peu inspiré This stupid world des pourtant très inspirants Yo la tengo, le routinier Darkadelic de The Damned, le même jugement convenant tout à fait aussi à The future is your past de Brian Jonestown Massacre ou à Memento mori de Depeche Mode, ou encore les 3 ou 4 albums annuels de Guided By Voices auxquels tu pardonnes tout sans attendre la même mansuétude de la part de tes lecteurs ou lectrices, pour peu qu’il y en ait, sait-on jamais…

Continuer la lecture de « Situation n°18 : « Now and then » »

« Sirène », nouveau titre de Siegfried G

Sirène de New Quay, Pays de Galles. Photo de Serge Victor G

Après « Le poivrot« , publié en 2022, puis « Le Titanic » et « Ici ou ailleurs » (dont la genèse a été racontée dans « Situations« ) publiés en 2023, nous terminons l’année avec un nouveau morceau de l’album « Not dead » de Siegfried G. « Sirène« , dont la piste instrumentale de piano Wurlitzer avait déjà été publiée en 2007, est un morceau écrit et composé dans les années 1990. La perte des pistes instrumentales jouées sur séquenceur Roland JW-50 est racontée dans Situation n°6. Mais cet arrangement orchestral a pu être récupéré en 2022, et la partie vocale enfin être enregistrée, avec ajout d’une guitare et mix final. Voici une occasion d’entendre un cinquantenaire essayer de chanter aujourd’hui comme Charlotte Gainsbourg en 1986. Bonne écoute.

Paroles

Te souviens-tu petite sirène
De ces nuits sous la lune
Quand tu courais à perdre haleine
Perdue dans la brume ?
Je te cherchais parmi les pierres
Et j’en perdais le nord
Au milieu des stèles funéraires
Sans respect pour les morts.

Quand je te retrouvais dans l’ombre
Tu n’avais pas l’air si déçu.
Nous nous allongions sur la tombe
D’un soldat inconnu.

Tous ces morts ont-ils de la peine ?
Ils n’entendent plus ta voix.
Nos jeux leur semblaient-ils obscènes
Du fond de leur trépas
Peut-être attendent-ils la nuit
Où tu les rejoindras
Pour mettre fin à leur oubli
Peut-être même y es-tu déjà ?

Si un jour dégoûté du monde
Je constate que je n’en peux plus
Je m’allongerai sur la tombe
De ce soldat inconnu.

Te souviens-tu petite sirène
Quand tu courais à perdre haleine ?
Je te cherchais parmi les pierres
Au milieu des stèles funéraires…

Si un jour dégoûté du monde
Je constate que je n’en peux plus
Je m’allongerai sur la tombe
De ce soldat inconnu.

Licence de diffusion

Paroles & musique : Siegfried G
Siegfried G : voix, guitare, claviers, programmation

Extrait de l’album de Siegfried G : “Not Dead (Crème Brûlée hors-série n°3)

Photo : Serge Victor

Cambrousse

Un mouton au Pays de Galles
"Born a poor young country boy
Mother Nature's son.
All day long I'm sitting singing songs for everyone..."
Mother Nature's son (The Beatles)

Après “Black & white“, “Mare Nostrum“ et “De Pékin à Pantin (sans passer par Pékin)“, voici une nouvelle série de photos en couleurs de paysages ruraux, de nature et d’animaux, prises en Normandie, dans le Loiret, au Pays de Galles, en Angleterre ou même en banlieue parisienne (sous le béton l’herbe) : “Cambrousse“.

L’internaute équipé d’un smartphone pourra même profiter via Instagram d’un accompagnement sonore pioché dans le répertoire mondial pop, jazz ou classique (cliquer sur la photo dans le diaporama pour écouter sur Instagram les titres mentionnés en légende). Sur ordinateur, sauf pour quelques photos dont la bande son est audible sur TikTok, il faudra en revanche se contenter des images, quitte à les agrémenter de l’écoute de nos propres productions musicales anartisanales, ou de la chanson “Mother Nature’s son” des Beatles que nous mettons en lien à la fin de ce billet.

Ecureuil à BrightonMouton au Pays de Galles en 2023Pigeons à PantinFleurs de printempsArbre et forêt au Pays de Galles en 2023Usine en ruinevégétation Cap FagnetPitbull sortant du canal de l'Ourcqchamp de colzaMoutons au Pays de Galles en 2023Une ancienne ferme à Meudonbateau à roue à aubes à OrléansPie à PantinBoîte à oeufs au Pays de Galles en 2023Mignon chiot beagle à PantinBernaches devant la fosse Montalbot à Vigneux-sur-SeineCygne de PantinCanards sur le canal de l'Ourcq à SevranLe TraitTroglodyteTombe d'Adèle HEscargotarc-en-cielChevaux au Pays de Galles en 2023Vache à Saint-LéonardMontgeronCanard dans le parc de Blenheim Palace en 2023ArbresSignalisation galloise : CwmystwythBernache du Canada à Vigneux-sur-SeineChienchamp de colzaPigeons à PantinMare, poissons rouges et nénuphars au BardonSignalisation en Angleterre : mouton

Les photos sont visibles plus en détails avec une meilleure qualité d’image sur la page de notre galerie “Cambrousse“.
N’hésitez pas à partager nos productions sur les réseaux antisociaux.

De Pékin à Pantin (sans passer par Pékin)

Canal de l'Ourcq
"De Pantin à Pékin ça fait loin
Si loin que jamais je le crains bien
Je n'irai de Pantin à Pékin
À moins d'accident dans mon destin"...

De Pantin à Pékin, Pierre Delanoë et André Popp (pour Juliette Gréco)

Après “Black & white“ et “Mare Nostrum“, voici une nouvelle série de photos en couleurs de paysages urbains de Pantin et de la périphérie de Pantin (Paris, Fécamp, Le Havre, Aberystwyth, Prague, Venise, Berlin, New York…) : « De Pékin à Pantin (sans passer par Pékin)« .

L’internaute équipé d’un smartphone pourra même profiter via Instagram d’un accompagnement sonore pioché dans le répertoire mondial pop, jazz ou classique (cliquer sur la photo dans le diaporama pour écouter sur Instagram les titres mentionnés en légende). Sur ordinateur, sauf pour quelques photos dont la bande son est audible sur TikTok, il faudra en revanche se contenter des images, quitte à les agrémenter de l’écoute de nos propres productions musicales anartisanales, ou de la chanson « De Pantin à Pékin » de Juliette Gréco que nous mettons en lien à la fin de ce billet.

Maison abandonnéeChinatown, New York Cityéglise Saint-Etienne de Beauvais, de nuitTêtesPénicheCanal de l'Ourcq gelé à Pantin en février 2012Palmier à Rosa Parks dans le 19èmePiscine de Pantin2 CVPoseidon, par Carl MillesWC abandonné dans la rue à PantinCRSPolice montée à PantinPort de New York en 2006Rainbow flag à PantinGare de PantinMain de dieu par Carl MillesStatue par Carl MillesTunnelTour Eiffel se perdant dans la brumeDrapeau rouge à Brighton en 2018Maison et lune à FécampCanal de l'OurcqEnfants avec kippa à New York en 2006PénicheCanal de l'Ourcq à ParisLa VilletteGrands Moulins de Pantin derrière un graffiti "No Justice no Peace" en 2023Pantin avec un tout petit peu de neigePont de CriméeCanal de l'Ourcq sous la neige à Pantin en 2010Foule à PantinLuneLibrairie communiste à VeniseImmeuble au bord du canal de l'Ourcq une nuit de décembreArbres de la Villette se reflétant dans les eaux du canal Saint-Denis et du canal de l'OurcqLune et immeuble à PantinMairie de Pantin illuminée la nuitManif contre la loi Darmanin, InvalidesTours Duo à Paris vues de Charenton-le-PontPlace Olympe de Gouges à PantinChinagoraCentral Parkusine Saint-RaphaëlHotel Adagio, ParisMoulin de la Chaussée, Saint-MauriceCanal de l'OurcqImmeuble se reflétant dans l'eau au croisement du canal de l'Ourcq et du canal Saint-DenisNageurs dans le canal de l'OurcqArbre en fleur à PantinFête de la musiqueImmeuble en démolitionTrinity Church, Wall StreetChâteau en ruineSquare Montgolfier à PantinTour EiffelFolie au parc de la VilletteCND à Pantinbouteille dans le canal de l'OurcqStatue de la LibertéCyclistesStatue de Confucius à Chinatown, NYCLe palais Bénédictine à FécampToits de Manhattan en 2006Immeuble détruitHôtel Praha à Prague en 2012 (détruit en 2014)Grands Moulins de Pantin (BNP)La tour de RomainvilleCanal de l'OurcqFront PopulairePolice sur la SeineFeuillage d'automne à PantinCanal de l'OurcqFemme aux cheveux orange devant le canal de l'OurcqBallon flottant sur le canal de l'Ourcqrue de PantinIncendie sur l'A86Eglise avec rainbow flag LGBT à WoodstockCanal de l'Ourq de nuit avec décorations de NoëlChantierTemple de la Sybille au parc des Buttes Chaumont en 2021Immeuble de La Manufacture, mail Pierre Desproges, à Pantin, en 2023Décorations de Noël le long du canal de l'OurcqNation

Les photos sont visibles plus en détails avec une meilleure qualité d’image sur la page de notre galerie « De Pékin à Pantin (sans passer par Pékin)« .
N’hésitez pas à partager nos productions sur les réseaux antisociaux.