Voici un 4ème titre pour l’album Roots, de Family G : « Blues d’écolière«
Tout est dans le titre.
L’école primaire est une matière inépuisable pour Ellie-Rose G. Comme le blues au piano pour son père.
C’est long mais c’est pas triste.
Voici un 4ème titre pour l’album Roots, de Family G : « Blues d’écolière«
Tout est dans le titre.
L’école primaire est une matière inépuisable pour Ellie-Rose G. Comme le blues au piano pour son père.
C’est long mais c’est pas triste.
Nouvelle vidéo en live de la série « Cris et chuchotements« .
Siegfried G interprète ici au piano un Andantino parfois titré « Loneliness » sur certaines partitions (« Yvan sings » sur d’autres), extrait des « Aventures d’Yvan » du compositeur arménien soviétique Aram Khachaturian (ou Khatchatourian). Ce morceau avait notamment été repris par Serge Gainsbourg pour sa fille sur le titre « Charlotte Forever », avec un arrangement années 80 oubliable qui nous fait préférer nettement le morceau original (Gainsbourg, il faut le reconnaître, avait fait bien mieux en matière d’adaptation pop du répertoire classique).
Pour l’anecdote, Khachaturian fut en 1941 lauréat du prix Staline et fit longtemps figure de compositeur officiel de l’URSS.
L’occasion d’avoir une pensée pour les bureaucrates enfermés dans leur solitude après avoir épuré leur organisation. Il en reste encore, hélas, aujourd’hui.
"Les grandes villes sont favorables à la distraction que nous appelons dérive. La dérive est une technique du déplacement sans but. Elle se fonde sur l’influence du décor. Toutes les maisons sont belles. L’architecture doit devenir passionnante. Nous ne saurions prendre en considération des entreprises de construction plus restreintes. Le nouvel urbanisme est inséparable de bouleversements économiques et sociaux heureusement inévitables. Il est permis de penser que les revendications révolutionnaires d’une époque sont fonction de l’idée que cette époque se fait du bonheur. La mise en valeur des loisirs n’est donc pas une plaisanterie. Nous rappelons qu’il s’agit d’inventer des jeux nouveaux." G.-E. Debord, Jacques Fillon, Potlatch, 1954
Taulier de notre vitrine politique « Cut the crap« , Serge Victor G, après avoir occasionnellement photographié ses vacances et sa famille, comme tout le monde, s’est mis à photographier et filmer des manifs pour le Média. Puis, voyant que le camarade Antoine des Socios Engagé.e.s, exposait quotidiennement, à l’aide d’un simple smartphone, de beaux clichés en noir et blanc sur le réseau antisocial Instagram, il pompa l’idée sans vergogne, sans s’astreindre forcément au noir et blanc (les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux), et se mit à arpenter les rues de Paris, Pantin, Fécamp (et quelques autres coins du monde périphérique comme New York, Berlin, Venise, Aberystwyth…) et à fouiller dans quelques vieux clichés de dérives passées pour alimenter quotidiennement (ou presque : les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux) un fil Instagram (une centaine de publications à ce jour à retrouver à la fin de ce billet). En psychogéographe dilettante s’ouvrant sans l’avoir cherché à la poésie du béton et des fleurs, des couchers de soleil et des ruines, et même à la cocasserie des êtres sentients aperçus fugacement ça et là au détour d’un bloc minéral ou d’un totem végétal, il nous fait partager sur notre nouvelle page « Photos » ses dérives urbaines, péri-urbaines et extra-urbaines (on se réserve même le droit d’explorer la campagne, parce que les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux).
L’internaute équipé d’un smartphone pourra même profiter via Instagram d’un accompagnement sonore pioché dans le répertoire mondial pop, jazz ou classique (cliquer sur la photo dans le diaporama pour écouter sur Instagram les titres mentionnés en légende). Sur ordinateur, il faudra en revanche se contenter des images, quitte à les agrémenter de l’écoute de nos propres productions musicales anartisanales, sauf pour quelques photos dont la bande son est audible sur TikTok.
Voici donc « Black & white« , une première série de clichés en noir et blanc, avant d’autres séries thématiques à venir.
Les photos sont visibles plus en détails sur la galerie « Black & white« .
Continuer la lecture de « Black & white »Paroles : Est-ce l’ennui Ou le manque d’appétit Qui m’assomme Et me vole Mon énergie? Est-ce la solitude Fâcheuse habitude Qui menace De m’effa- cer d’ici A quoi bon être ici ou ailleurs Si c’est toujours la même peur Qui me tord Les nerfs et qui me serre le coeur Est-ce lassitude Ou pure décrépitude Que d’arriver à cet âge Pour enrager davantage Chaque jour L’ironie du sort Me donne tous les torts Chaque soir je tourne autour De l’abattoir et j’attends Mon tour A quoi bon être ici ou ailleurs Si c’est toujours la même peur Qui me tord Les nerfs et qui me serre le coeur Même la douleur qui m’envahit Est fade sans saveur et sans vie A l’heure où les plaisirs sont gris Rien n’est plus précieux que l’oubli.
Nous sommes en 2023, mais aussi en 2022, mais aussi en 1997, ou peut-être 1996 voire 1995.
Nous sommes en 2023. Tu publies le titre « Ici ou ailleurs« , terminé en 2022 mais mis en attente de publication pour laisser couler « Le Titanic » qui ne fut terminé qu’en 2023, comme tu l’as raconté dans l’épisode 15 de ces « Situations ». Pour des raisons obscures, tu pensais en effet que « Le Titanic » devait être mis avant « Ici ou ailleurs » sur l’album évolutif « Not dead » qui rassemble depuis 2011 différents titres, le plus souvent inédits, conçus à l’origine pour le groupe Crème Brûlée (ou groupes antérieurs), d’où le sous-titre “Crème Brûlée hors-série n°3”. Tous les albums que tu as sortis en solo sous le nom de Siegfried G portent d’ailleurs la mention « Crème Brûlée hors-série », sauf l’album « Particules » de 2005, qui, pourtant, comportait deux morceaux que tu jouais sur scène avec Crème Brûlée (« Du haut de la roche Tarpéienne » et « Jim« ). Mais en 2005, Crème Brûlée n’existait plus et tu n’avais plus à présenter tes expérimentations solo comme une excroissance du groupe. En 2011, quand tu as commencé le projet « Not dead », le groupe était bien mort, malgré une éphémère résurrection entre 2007 et 2010, mais y faire référence te permettait d’exorciser le sentiment d’inachevé que t’avait laissé l’expérience, et tu as conservé cette mention bien qu’il n’y ait plus vraiment de chances que le groupe se reconstitue un jour, tant les liens se sont distendus. Et si tu te décidais à appeler Stéphane ? Mais la dernière fois que tu lui as laissé un message, après plusieurs années sans se voir ni se donner de nouvelle, il ne t’a jamais rappelé, donc peut-être qu’il t’en veut de ne pas avoir appelé avant, ou peut-être que vous n’avez plus grand chose à vous dire, une fois sortis des anciennes beuveries et de l’atmosphère de chambrée virile qui te pesait parfois dans le groupe. On se complique la vie comme on peut.
Continuer la lecture de « Situation n°17 : « Ici ou ailleurs » »« Cris et chuchotements« , la série de vidéos enregistrées en live à la maison avec des lunettes de soleil (parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe) ne présente pas seulement des reprises mais aussi des compos. Le titre « Essonne » a ainsi été publié pour la première fois en 2005, sur l’album « Particules« . En voici ici une version unplugged, avec une partie finale légèrement différente par rapport au morceau original.
Paroles : Si les loyers sont trop chers de Bastille à Voltaire, partons en Essonne. A deux pas du RER, nous serons prospères, en zone pavillonnaire. J’aurai un garage et des outils, je serai enfin un homme. Le barbecue, le dimanche midi, avant un petit somme, en Essonne. Malgré la crise immobilière, soyons propriétaires d’une bâtisse en Essonne. Fi de la vie parisienne et des Bourgeois Bohême. Kirie Eleison ! J’aurai un garage et des outils, je serai enfin un homme. Le barbecue le dimanche midi avant un petit somme, en Essonne. Etiolles, Brunoy, Corbeil, Marolles-en-Hurepoix, Draveil, Montgeron, Ris-Orangis, Verrières-le-Buisson, Fleury-Mérogis, Monthléry, Morsang, Vert-le-Petit, Vert-le-Grand, Mennecy, Igny, Juvisy, Evry, Yerres, Bondoufle, Echarcon, Estouches, Arpajon, Brières-les-Scelles, Chauffour-lès-Etrechy, Authon-la-Plaine, Lardy, Courances, Courcouronne, Courdimanche, Courson…
Dans la série « Cris et chuchotements » (vidéos enregistrées sur téléphone par Siegfried G en live à la maison avec des lunettes de soleil parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe), voici une nouvelle reprise, « Anarchy in the Uk« , l’hymne punk des Sex Pistols craché pour la première fois à la face du monde en 1976, présenté ici en version pop sirupeuse à la guitare folk acoustique (parce que pourquoi pas).
C’est à l’occasion des dérives textuelles et musicales du projet « Situations » qu’est née l’idée de ce concept de « Cris et chuchotements » dont l’intitulé emprunte ironiquement au cinéma d’Ingmar Bergman : des morceaux exécutés en live à la maison, avec des lunettes de soleil (parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe), un ou deux instruments, un téléphone portable pour capter les images et le son, avec éventuellement le renfort d’un ordinateur portable pour filmer des contre-champs. Pour les cris, on ne s’interdit rien, mais par la force de la vie de famille et d’une compagne qui travaille souvent à la maison, on s’en tiendra plutôt pour la voix aux chuchotements.
Le répertoire sera constitué selon l’humeur et les capacités du moment de nouveaux arrangements d’anciens morceaux de notre répertoire, de reprises (Velvet Underground, Oasis, Neil Young, Beatles, Guided By Voices, Sex Pistols…), voire de nouveaux morceaux encore inédits.
Pour inaugurer cette série, voici deux versions de « Waiting for the man » du Velvet Underground, avec ukulele pour la première, ukulele et harmonica pour la seconde, et une reprise de « Décembre plombé », morceau de Stéphane P originellement chanté par lui, et repris ici par Siegfried G au piano électrique, dans un arrangement très différent de ce qu’il faisait sur ce morceau à la guitare en 1999 au sein du groupe Crème Brûlée.
A suivre…
Paroles : J’avais pris pour partir quelques précautions d’usage. Des décoctions saphir devaient m’ouvrir le passage, m’envoyer d’un seul tir au but suprême : les nuages. J’avais pris pour finir plusieurs poignées sans bagages. C’était assez pour m’irriter les mains sans ambages, et m’éviter de dire que je frôlais le naufrage. On m’avait vu pâlir sous les effets de la rage. On m’avait vu souffrir de cette erreur d’arbitrage. Nul n’aurait pu prédire quels en seraient les ravages. On s’attendait au pire et de funestes présages me vouaient au martyr inéluctable de l’âge : condamné à croupir sur une vile voie de garage.
Nous sommes en 2005. Tu n’as plus de groupe depuis la séparation de Crème Brûlée en 2001. Quand tu y repenses, tu es partagé : les concerts te manquent, mais pas la galère du transport du matériel avec les bagnoles chargées de fûts de batterie et d’amplis, sans compter les joies de la location de sono (pourrie, forcément pourrie), les balances à faire dans des conditions parfois frustrantes (soit parce que vous devez les faire vous-mêmes, soit parce que l’ingé son s’occupe du groupe principal et que vous, première partie, n’êtes que des pièces rapportées qui devront se contenter de poser leur matos et de laisser la place aux vrais musiciens), le public parfois clairsemé, les patrons de bar acariâtres… Les répétitions aussi étaient devenues une corvée, dans les derniers temps : Jérôme, le bassiste, était de moins en moins disponible et de moins en moins motivé, Benoît, son prédécesseur, n’était plus disponible non plus ; à la batterie, Franck avait montré des qualités de jeu que tu jugeais avec le recul sous-estimées en leur temps, mais la construction laborieuse d’arrangements avec lui avaient fini par vous user, Stéphane et toi. Quant à la perspective de devoir auditionner à nouveau des bassistes et des batteurs, comme durant l’année terrible de 1997, vous n’en aviez plus le courage.
Et puis, après avoir passé la décennie précédente à regarder avec horreur les copains qui fondaient des familles avec enfants (les pauvres vous semblaient aussitôt perdus pour la société), vous en étiez venus vous-mêmes dans les années 2000 à découvrir les joies de la paternité, peu compatibles avec l’enchainement des répétitions et des concerts.
Paroles : Panique à bord du Titanic Les enfants pleurent on coule à pic Dites bonjour aux poissons Qui nous verront Sombrer Le capitaine seul maître à bord Voudrait nous voir tous crever d’abord Admirez tous ces cons Qui lui lèchent Les pieds Vous auriez dû Vous méfier Car nul n’ira Vous regretter Au fond du gouffre les poissons irradiés Doivent ricaner de nous voir trépasser Ils sont peut-être Devenus Carnassiers Les culs-bénits font leur prière Ils supplient encore dieu le père Mais rien n’les empêchera De couler Comme des pierres Vous auriez dû Vous méfier Car nul n’ira Vous regretter La mer est calme j’avais dû rêver Tout compte fait il n’est rien arrivé Tant pis j’ai tout mon temps Je ne n’suis pas Pressé J’ai tout mon temps je n’suis pas pressé Oui il ne s’est jamais rien passé Mais j’aurais bien aimé Les voir tous Crever Oh ! j’aurais dû Me méfier J’ai tant de choses A regretter Oh ! j’aurais dû Me méfier Car nul n’ira Me regretter
Nous sommes en 2023. Mais aussi un peu en 1993, en 1995, voire en 2000, 2002, 2003, 2004, 2022 (si l’on regarde les différentes dates de sauvegarde de tes sessions de travail sur « Le Titanic »). En effet, c’est sans doute vers 1993 que tu as commencé à faire tourner la ligne de guitare minimaliste (tu ne savais jouer à peu près que les accords de la majeur et mi majeur) de ce qui allait devenir « le Titanic ». Tu te souviens notamment d’une longue après-midi d’impros chez Stéphane P, avec Eric C qui avait essayé par-dessus ta grille rythmique une gamme orientalisante qui sortait de son style habituel. Il reste peut-être trace de cela sur une des multiples cassettes que tu enregistrais à l’époque sur un vieux magnétophone. Par la suite, tu avais imaginé des paroles sur le thème du Titanic, métaphore d’une fin du monde que tu prophétisais à l’époque plus par névrose que par conscience aiguë de l’urgence climatique. Le fait d’être né pendant la guerre froide avait peut-être aussi planté dans ton esprit des images d’apocalypse nucléaire. Tu te doutais néanmoins que la métaphore pourrait s’appliquer à de nombreuses situations de naufrage prévisible. La fin du texte cultivait d’ailleurs l’ambiguïté, le passage à la première personne pouvant désigner le point de vue du narrateur embarqué ou du capitaine du paquebot lui-même.
Continuer la lecture de « Situation n°15 : « Le Titanic » »Paroles : Les abeilles butinent les fleurs Et ainsi font du miel Mais cela fait le bonheur… De l’ours ! La nature est cruelle. Spéciale dédicace à tous ceux dont l’intégrité S’intègre avec audace aux lois du marché Pour qui la musique libre Sous prétexte d’entraide Est un robinet d’eau tiède Servant à abreuver leurs ambitions laides De petits boutiquiers du Web 2.0 Laisse-moi rire Vous avez décidé de vendre De la gratuité Cela ne vaut pas d’esclandre Ni de publicité Mais à qui veut l’entendre Je dis seulement ceci : Il ne faut pas s’attendre A autre chose ici Capitalisme 2.0 Capitalisme 2.0 Capitalisme 2.0 Capitalisme 2.0
Nous sommes en 2007. Au cours de tes pérégrinations dans le petit monde de la musique libre l’année précédente, tu es tombé sur le site BnFlower, qui promeut le partage de musique via des blogs. Tu as trouvé intéressant le concept en apparence coopératif développé par Ignazio Lo Faro : des « Bees » (webmasters) installent sur leurs sites ou blogs un lecteur mp3 (tout en Flash, le plug-in dernier cri) qui diffuse la musique de « Flowers », créateurs de musique. Les Bees peuvent sélectionner les morceaux qui leur plaisent et qui agrémenteront le player sur leurs sites ou blogs. Les Flowers peuvent ainsi voir leur musique diffusée et être écoutée sans passer par les circuits commerciaux de l’industrie musicale qui sont de plus en plus fermés aux indépendants. Le fondateur appelle cela de la « diffusion prescriptive » :
Continuer la lecture de « Situations n°14 : « Capitalisme 2.0 » »