« L’un des aspects les plus remarquables du processus de fragmentation en cours est qu’il touche cela même qui jusque-là devait assurer le maintien de l’unité sociale : le Droit. Législations antiterroristes d’exception, mise en pièces du droit du travail, spécialisation croissante des juridictions et des parquets, le Droit n’existe plus. (…) L’objet des grands projets de loi des dernières années en France se résume quasiment à l’abolition des lois en vigueur, au démantèlement progressif de toute garantie juridique. Si bien que le Droit, qui prétendait protéger les hommes et les choses devant les aléas du monde, est plutôt devenu ce qui ajoute à leur précarité. »
Comité invisible, Maintenant, La Fabrique, 2017, p. 33-35