Au début du XXe siècle, les briseurs de grève se désignaient eux-mêmes comme des « jaunes » (couleur papale), s’opposant aux « rouges ». Des syndicats jaunes furent même créés en France et ailleurs (comme les Yellow Unions en Angleterre) : manipulés voire créés de toute pièce par les patrons, ils s’opposaient aux grèves et en contrecarraient l’efficacité en organisant la poursuite du travail.
Au XXIe siècle, il n’existe plus officiellement de syndicat jaune. On sourira tout de même de la prolifération de la couleur orange dans les manifs : la CFDT, qui a adopté cette couleur, veut sans doute faire référence à la révolution orange ukrainienne de 2004, oubliant en passant qu’elle n’avait pas le monopole de cette couleur choisie aussi par François Bayrou pour le MODEM en 2007 (quelle imagination !) — mais est-ce vraiment un oubli ?
En tout cas, du jaune au orange, il n’y a pas loin : une fois de plus, Chérèque, le n°1 de la CFDT, s’est dévoué pour briser la grève contre le projet de loi sur les retraites, en acceptant de fait l’inéluctabilité de la loi, et en proposant une négociation bidon au patronat sur un autre sujet, à la grande joie de Parisot. Cut the crap !