« Dire que le danger est à venir constitue une façon d’éviter de dire qu’il est déjà là. Or le fascisme est actuel, quotidien, banal. Il se décline au jour le jour, intervient et structure la société, dans les institutions et jusque dans nos propres luttes. Que dire d’un Etat dont la police — institution sur laquelle il s’appuie entre toutes — vote déjà majoritairement pour l’extrême-droite, assume une histoire coloniale et raciste, et abat de plus en plus de jeunes hommes dans les quartiers populaires ? Horheimer disait : “celui qui ne veut pas parler du capitalisme doit se taire à propos du fascisme.” A nous d’ajouter : “Celui qui ne veut pas parler du fascisme doit se taire à propos du capitalisme.” »
Antonin Bernanos, « Fascisme, police et contradiction »,
in Police, La Fabrique, 2020